Les Discrets Septembre Et Ses Dernières Pensées 1. L’ Envol Des Corbeaux [Instrumental] 2. L’ Échappée Un jour je me réveillerai, les yeux noirs couleur bitume, Et je pleurerai des larmes de Goudron, Les Poumons noirs, Le cœur engourdi comme un oiseau loin de son nid. L'air pur me Manque, le bruit des gens autour m'angoisse La ville s'immisce peu à peu dans ce corps maigre qu'est le mien Obstruant ainsi mes rêveries joyeuses d'un idéal qui s'éteint. Sais-tu de quoi j'ai envie? De partrir vivre dans les Montagnes, entouré de hauts sapins Je m'allongerai sur la mousse, Sentirai l'odeur des Champignons, des Fleurs et de la Terre Humide. [English Translation:] One day I will wake, my black eyes like asphalt and I will cry tears of tar; blackened lungs, numbed heart like a bird far from its nest. I miss the pure air – the noise of people around torments me. Little by little, the city corrupts this small body of mine, obstructing my joyous thoughts ‘til the dream dies. Do you know what I need? To escape into the mountains, surrounded by tall trees, I will lay on the moss, and breath in the scent of mushrooms, flowers, and wet soil. 3. Les Feuilles De L’ Olivier J'ai toujours connu cet olivier Petit, robuste et tellement beau Mais un jour il fléchira Ses feuilles vertes resteront au sol. Puis petit à petit, disparaitront sous la terre. C'est peut-être tant mieux pour lui, Et qui sait ? Il aura certainement repoussé ailleurs... Aussi longtemps que je vivrai, J'arroserai d'eau (et de pleurs) Le souvenir de celui qui sans le savoir Est l'arbre que j'ai le plus admiré. Au nouveau Printemps, Il n'aura plus de feuilles, Ni celui là, ni aucun autre. Je voudrais qu'il soit éternel, cet olivier! [English Translation:] I have always known this olive tree: small, hardy, and so beautiful. But one day it will weaken, its green leaves will fall to the ground; Gradually they'll disappear into the soil. Maybe it's best for this tree, who knows? Surely it's regrown elsewhere... For as long as I live, my tears will water the memory of the tree that I most admired. By next spring, it will no longer have leaves -- not this spring or any other. I wish it were eternal, this olive tree! 4. Song For Mountains Jai rêvé de grands paysages verts et dun soleil perçant les nuages, Dune eau pure et étincellante, de lodeur des bois et de la terre. Chaque hiver, jespère quen disparaissant, la neige me dévoilera Ton vrai visage. Vous-tu ces bocs gris ? Ce sont les nouveaux rochers, Il ny pousse pas de mousse. Vois-tu ces grands bâtons droits ? Ce sont les nouveaux arbres. Vois-tu ces grands batons droits ? Ce sont leurs nouvelles armes. [English Translation:] I dreamed of grand green landscapes and of a sun piercing the clouds Of a pure and sparkling water Of the scent of trees and the earth. Each winter, I hope that in disappearing, the snow will show Her true face. Do you see these grey blocks? They are the new rocks; moss doesnt grow there. Do you see these big straight sticks? They are the new trees. Do you see these big straight sticks? They are their new weapons. 5. Sur Les Quais Sur les quais, sur les quais elle rêve Sur les quais, sur les quais elle les attend. Dans les flots c’est elle qu’elle voit, Le fleuve l’emporte loin loin loin… Pourquoi elle doit attendre ? Attendre dans la lumière, Elle s’efface, elle met les masques. Sur les quais… Dans les flots c’est elle qu’elle voit, Le fleuve l’emporte loin loin loin… Ça défile et ça brise Baisée par la vie Elle se nourrit de la ville Dans la nuit vide… [English Translation:] On the quays she dreams, on the quays she waits for them. In the waves she sees herself – the river brings her far, far away… Why must she wait, wait in the light? She disappears behind her masks. On the quays... It flows and it breaks, fucked by the life: she feeds from the city in the empty night. 6. Effet De Nuit [Written by Paul Verlaine] La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette De flèches et de tours à jour la silhouette D'une ville gothique éteinte au lointain gris. La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris Secoués par le bec avide des corneilles Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles, Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups. Quelques buissons d'épine épars, et quelques houx Dressant l'horreur de leur feuillage à droite, à gauche, Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'ébauche. Et puis, autour de trois livides prisonniers Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse, Luisent à contresens des lances de l'averse. [English Translation:] Night. Rain. A lurid sky that lets the spires and towers show silhouettes of an old Gothic town by distance dimmed. The plain. A gibbet where stiffs dwindle, trimmed by greedy crow’s beaks, dancing in black air jigs unparalleled in any fair, even while the wolves are pasturing on their toes. Some scraggly thornbush; and the holly shows its leafy horror, right and left, crosshatched as on the murky background of a sketch. Then, with three livid barefoot prisoners, two hundred five and twenty halberdiers; like harrow-teeth, pikes gleam against the grain of the diagonal laces of the rain. 7. Septembre Et Ses Dernières Pensées Je ne crois pas décidément que nous ferons ce voyage, Au delà de ces ciels lumineux de plus en plus clairs Protégés, inaccessibles à l’ombre. Je nous vois mal en âmes errantes à jamais, Prétendant à un paradis invisible, lui aussi, par excès de lumière. A fouiller dans les vieux souvenirs, on s’interdit l’éternité Le corps se courbe, lentement comme l’espoir fane On ne voit plus que les marques du temps qui nous rapprochent de notre tombeau latent. [English Translation:] I don’t believe we’ll take this trip beyond these luminous skies – brighter and brighter, protected, untouched from the dark. I can’t believe we’ll be wandering souls forever, waiting for a promised heaven made invisible by intense light. Searching within old memories denies us Eternity. Body bends slowly like hope withers. We only see the wrinkles in time which bring us closer to our waiting grave. 8. Chanson D’ Automne [Written by Paul Verlaine] Les sanglots longs Des violons De l’automne Blesset mon cœur D’une langueur Monotone. Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte. [English Translation:] When a sighing begins In the violins Of the autumn-song, My heart is drowned In the slow sound Languorous and long Pale as with pain, Breath fails me when The hours tolls deep. My thoughts recover The days that are over And I weep. And I go Where the winds know, Broken and brief, To and fro, As the winds blow A dead leaf. 9. Svipdagr & Freyja [Instrumental] 10. Une Matinée D’ Hiver Nous avons donc fait ce voyage, Un après-midi d’Automne. Nous caressons des pieds la cime des montagnes Et dormons l’un près de l’autre, main dans la main. Je souris désormais Aux ciels gris de Septembre Et flotte dans l’infini D’une matinée d’Hiver. [English Translation:] We finally took this trip, one afternoon in autumn. Our feet touch the peak of the mountains And we sleep next to each other, hand in hand. From now on I smile at the grey September skies and float in the infinite, one morning in winter.